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Tissages Lumières | Kenia Almaraz Murillo

C’est aux côtés de Simone Prouvé que Kenia Almaraz Murillo effectue une formation de tissage de basse lisse. Une transmission artisanale qui lui permet de reconnecter avec le savoir-faire ancestral et familial du tissage bolivien.
Dès ses premiers tissages, Kenia décide d’y incorporer de la lumière, sous différentes formes. Tissée, brodée ou encore suspendue au milieu des pièces, cette lumière vient traverser les compositions et leur imposer un rythme cali(carto)graphique. Des phares de voitures, de scooters ou de camions donnent à certaines pièces un regard perçant et hypnotisant.

Kenia Almaraz Murillo Señor Tigre 2022 tissage en laine, alpaga locale (Bolivie), coton, fil d’or du XVIIIème siècle, phares de moto, structure en acier, Raspberry Pi et néon led. 126cm x155cm

Señor Tigre, 2022
Tissage en laine, alpaga locale (Bolivie), coton, fil d’or du XVIIIème siècle, phares de moto, structure en acier, Raspberry Pi et néon led, 126cm x155cm

 

Ses inspirations prennent leur source dans ses rêves qu’elle retranscrit et dessine, ainsi que dans des légendes urbaines boliviennes. Elle mixe ces différentes références pour composer une mythologie personnelle emprunte de symbolisme.
Inspirée par toute l’architecture néo-andine et par les muralistes boliviens, habitués à orner leurs édifices de longues lignes de couleur, elle collabore de maintes fois avec l’artiste Elliott Causse sur une série de fresques entre Paris et Santa Cruz, où elle accentue les influences urbaines de son travail pour proposer des immersions dans les Flux de la ville.

Le mouvement, le rythme, la lumière, ces éléments nous les retrouvons dans la sculpture cinétique du Studio Élémentaires qui l’accompagne ici mais aussi dans la salle des machines du musée où les métiers à tisser entrent en résonnance avec ses œuvres. Nous sortons du champ de l’artisanat et entrons pleinement dans celui de l’art.

El Niño del Caos, 2023
tissage en laine, alpaga, coton, acrylique (locale Bolivie et France), fil d’or (années 1930, France), néon led, plexiglas et structure en acier, 124cm x 126cm © Nano Ville

Artiste complète, Kenia est aussi danseuse dans le groupe Mi Viejo San Simon Paris. Hypnotisée par les rythmes répétitifs des costumes colorés lors des défilés – parfois véritable transe, elle rend hommage à cette énergie, aux formes virevoltantes ainsi qu’à toute la communauté des danseurs et artisans couturiers de Bolivie dans ses tissages.

 

Kenia Almaraz Murillo est une artiste bolivienne née à Santa Cruz de la Sierra en 1994. Elle vit et travaille à Paris. En 2021, Kenia intègre un groupe de danse traditionnelle Caporales. Cette danse bolivienne fait partie des nombreuses danses folkloriques du carnaval d’Oruro, l’un des plus grands carnavals au monde.

 

AUTOUR DE L’EXPOSITION | HORS LES MURS

À l’occasion de la 3ème édition du festival des Cultures Urbaines (URBX), découvrez une nouvelle fresque monumentale sur les murs brutalistes de la salle de sport Pays de Roubaix, signée Kenia Almaraz Murillo et Elliott Causse.

Portrait de Kenia Almaraz Murillo et Elliott Causse. Crédit photo: Eddy Briere

Kenia Almaraz Murillo et Elliott Causse © Eddy Briere

Biennale Objet Textile #4

La Manufacture organise la quatrième édition de la biennale Objet Textile, temps fort de sa programmation autour de l’art textile contemporain.

25 artistes locaux, nationaux et internationaux sélectionnés par un jury de professionnels, sont invités à présenter leur travail dans des modules individuels de 10m3, vitrine de leur univers singulier.

Une exposition qui témoigne de la richesse et de la diversité de la création textile contemporaine. Dépassant les limites de la salle d’exposition, les installations artistiques présentées au cœur de la salle des machines se mêlent au patrimoine industriel.

Un prix Manufacture, un prix Lieux-Communs (Namur, Belgique) et pour la première fois cette année, un prix TAMAT – Musée de la Tapisserie et des Arts textiles de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sont décernés à cette occasion.
Les artistes lauréats remportent une place dans la programmation de ces trois institutions.

Cette 4ème édition de la biennale Objet Textile présente 23 installations, réponses artistiques textiles et polyphoniques à une thématique commune : le monochrome.

Si pour des artistes, le travail de la couleur unique est déjà un procédé connu et inhérent à leurs démarches, pour d’autres la contrainte est l’occasion d’une expérimentation. La réduction à une couleur – ou la tentative du monochrome, loin d’être une réduction de la pratique artistique, devient alors une poursuite ou un renouvellement.

Par définition opposée au polychrome, la couleur unique dans l’art revêt d’innombrables formes et nuances. Tantôt interrogée, tantôt porteuse de symbole, objet de dérision ou encore spirituelle, la couleur se nuance, s’oppose, se contredit même parfois. Elle est sujette à tous les possibles.

Les artistes sélectionnés :

Nawelle AÏNÈCHE
Robberto & Milena ATZORI
Esther BAPSALLE & Louis LEFEVBRE
Annie BASCOUL
Cassandre BOUCHER
Xavier BRISOUX
Florence BRODARD
Emilie CHAUMET
Myriam CHAUVY
Aurélien FINANCE
Laure FORET
Amandine FOURNIER–CAMPION
Isabella HIN
Clotilde JEANNOT
Amandine LAMAND
Kelly LIMERICK
Coraline MAGNY
Aleksandra PAROL
Elfie POIRÉ
Megan SHARKEY
Gea VAN ECK
Sarah VAN MELICK
VARIOUS ARTISTS

Stéphanie Laleuw | Pour quels motifs ?

Echos aux enchevêtrements complexes de la nature, à l’énergie contagieuse du carnaval, aux univers bigarrés des marchés, les ornements dans l’œuvre de Stéphanie Laleuw se démultiplient, prolifèrent, s’entremêlent, s’échappent de la toile, pour finalement occuper l’espace tout entier.

Empruntés au vocabulaire de la parure et du végétal, ils relient deux mondes convoqués simultanément : celui d’une histoire de l’art attachée à la préoccupation formelle de saturation de la surface mais aussi à l’art populaire. A ce dialogue, l’artiste ajoute des éléments vernaculaires et familiaux comme les rideaux de sa grand-mère ou les bleus de travail de son beau-père, rendant son formalisme moins neutre. Ici, l’ornement n’est plus réduit à son caractère additif, il est (à) l’œuvre.

L’intégration d’éléments considérés comme mineurs en opposition à un art contemporain plus conceptuel, fait de l’ornemental une question très actuelle mettant en lumière des identités moins visibles. En surjouant les codes historiquement liés au genre féminin : motifs, tissus, broderies, l’artiste questionne la visibilité des femmes et plus largement des minorités sociales et culturelles.

Les parements réalisés par son arrière-grand-mère, fabriqués à quatre mains avec sa grand-mère puis avec des couturières et tricoteuses – celles du Gang de la Manufacture – dans le cadre de projets collaboratifs, emplissent les œuvres présentées dans l’exposition.

De la sphère domestique à l’espace public, l’artiste raconte à son tour une nouvelle histoire et jette un pont entre l’art et la vie. Dans un jeu exubérant de motifs, de couleurs et de matières, Stéphanie Laleuw nous invite au cœur du vivant.

Ingénieure de formation initiale, Stéphanie Laleuw est diplômée en 2019 de l’Ecole Supérieure d’Art de Tourcoing. Elle vit et travaille à Loos.

 

Voyages et architectures – Les Motte-Bossut photographes

Issues d’un fonds exceptionnel de 15000 plaques de verre, des photographies inédites réalisées par la famille Motte-Bossut sont présentées.
Passionnée de ce médium moderne, cette famille de l’industrie textile capture ses voyages et déplacements. Elle transmet une vision remarquable de l’architecture de Roubaix ainsi que des lieux qu’elle parcourt en France, en Europe et autour de la Méditerranée.

L’exposition révèle le regard d’une famille bourgeoise au tournant du 20e siècle, alors que la ville connaît son apogée industrielle.
À La Manufacture, une cinquantaine de clichés sont exposés pour évoquer le destin de la famille Motte et illustrer les architectures de Roubaix, de la région et du monde.

En miroir de cette exposition, retrouvez sur le parvis des Archives nationales du monde du travail, une sélection de photographies qui met en lumière la vie quotidienne de la famille Motte-Bossut et l’architecture de leurs usines.

Une exposition organisée par Roubaix Ville d’art et d’histoire dans le cadre de l’Année thématique 2023 des Architectures du monde, en partenariat avec les Amis du fond photographique Motte-Bossut, les Archives nationales du monde du travail et les magasins L’Usine.

 

Et aussi à la Manufacture…

Pendant le temps de l’exposition, au cœur de la salle des machines, découvrez deux restitutions de projets réalisés avec les enfants de Roubaix dans le cadre de l’Année thématique 2023 Architectures du Monde.

  • House of Roubaix – Installation collective grandeur nature qui met en lumière la vision des enfants roubaisiens sur les architectures du monde inspirée des architectes et designers Charles et Ray Eames.

Projet porté par l’association Arts et Développement, l’Atelier MoOn et le Centre social des 4 Quartiers.

  • Architectures à la Loop – Exposition sonore qui invite à (re)découvrir le patrimoine textile roubaisien née d’ateliers de pratiques musicales.

Projet porté par l’association Autour des Rythmes Actuels, le Centre social Assia Djebar, la Cie l’électron libre.

 

© Photo: Fond M.B.L (propriété B&B Wanègue) // Création graphique : Atelier Bien-Vu

Faces Cachées

Musée de la mémoire et de la création textile, la Manufacture de Roubaix ras­semble le travail de vingt-et-un artistes issus d’horizons culturels éclectiques (France, Belgique, Allemagne, Suède, Bénin, Alaska…) autour du thème du masque et de ses multiples avatars.
Sous le commissariat de la plasticienne et pho­tographe Christine Mathieu, c’est ainsi un florilège de regards, de détournements et d’appropriations artistiques qui est pré­senté au public à travers cette pratique au renouveau sans précédent : l’art textile.

Puisant leur inspiration directement sur le terrain, ou au contact des collections des musées d’ethnographie, nombreux sont en effet les artistes qui explorent les dif­férentes fonctions du masque (travestis­sement, recouvrement, effacement…) pour mieux interroger leur identité et s’inventer leurs propres rituels. Dans la lignée des Picasso et des Giacometti qui, au siècle dernier, revivifièrent leur inspiration en puisant à la sève nourricière des masques eskimos, africains et océaniens, ces « néo-primitivistes » succombent à leur tour à la séduction de ces faces étranges au pouvoir hypnotique.

Nul « cannibalisme culturel », cependant, dans leur démarche aussi poétique que singulière. Chez le « photographe-voya­geur » français Charles Fréger, comme chez le béninois Léonce Raphael Agbodjelou, le regard se fait anthropologique, dressant l’inventaire de costumes rituels dont la beauté plastique le dispute à la fonction sacrée.

Mais pour la plasticienne Christine Mathieu (France), l’intention est toute autre. Mêlant les temporalités et les civilisations, bous­culant les échelles et les matériaux, l’artiste s’autorise à tisser un dialogue onirique entre un masque des peuples autochtones d’Alaska conservé au musée du Château de Boulogne-sur-Mer, avec une coiffe en dentelle appartenant aux collections du Mucem (Marseille). De cette rencontre improbable surgit un artefact troublant qui réactive le geste ancestral des artistes anonymes qui fabriquèrent ces objets, tout en convoquant le souvenir de ceux ou de celles qui les ont portés.

Vivant à Berlin, l’artiste allemande Iwajla Klinke réalise, quant à elle, d’énigmatiques portraits sur fond noir d’enfants et d’ado­lescent masqués et costumés, qui inter­rogent avec subtilité cet âge où tout n’est que rite de passage, dissimulation, voire refoulement. La plasticienne anglaise Julie Cockburn redonne de son côté une seconde vie à de vieilles photographies des années quarante et soixante, qu’elle magnifie par le prisme de collage/camou­flage, du découpage et de la broderie. On retrouve la même veine surréaliste dans le travail de l’artiste italien Maurizio Anzeri. Recouverts de tissages et de broderies qui leur confèrent une préciosité onirique, ses photographies de sujets anonymes acquièrent une présence pour le moins troublante.

De même, l’inquiétante étrangeté du cos­tume rituel trouve un écho poétique dans les gigantesques installations de la jeune artiste et designer française Jeanne Vicerial, tandis qu’absurde, humour, gro­tesque et effroi sont convoqués a contra­rio dans les masques du Tchèque Michael Nosek, comme dans ceux des sculptrices textiles Séverine Gallardo (France) et Nathalie Bissig (Suisse).

Se refusant de tomber dans l’écueil d’un regard européo-centré, la commissaire a choisi d’associer à ce projet quatre artistes issus des communautés des peuples autochtones d’Alaska : Alison Bremner, Da-ka-xeen Mehner, Drew Michael et Jack Abraham. Loin de tout folklorisme, ces derniers réactivent par le biais de leurs créations la relation charnelle et spirituelle qui ne cesse de les relier à leurs coutumes et à leurs ancêtres.

Bérénice Geoffroy-Schneiter
Historienne de l’art, membre de l’AICA

 

Maurizio Anzeri, Profile black, 2019  © photo: Speltdoorm Studio – courtesy: Galila’s collection, Belgium. Création graphique: Atelier Bien-Vu

Paysages textiles québécois

    Paysages textiles québécois  présente les œuvres textiles des artistes québécoises, Carole Baillargeon et Louise Lemieux Bérubé. Les installations Je rêve d’être un arbre et Hiver, invitent le visiteur à expérimenter sa propre relation au territoire. Ces œuvres allient métiers d’art, arts visuels, artisanat et scénographie et font écho à l’abondance des techniques utilisées ainsi qu’aux traditions et aux coutumes développées au fil de tout processus d’occupation du territoire, porteuses de l’expérience humaine.

L’exposition met en lumière, la relation unissant l’individu à son environnement et témoigne de sa capacité à apprivoiser puis à s’adapter et à percevoir les particularités de celui-ci par le truchement des échos qu’il évoque en chacun de nous. Paysages textiles québécois favorise le ressenti des matières textiles et leurs propriétés, la perception du corps dans l’environnement et le pouvoir de se transposer dans les éléments inspirés par la nature. Ici, la notion de mémoire individuelle est en étroite relation avec celle du temps. Ce sont des substances intangibles présentent dans les œuvres qui font appel à l’évocation des souvenirs qui trouvent une continuité de vie dans le travail des artistes.

À travers son œuvre intitulée Je rêve d’être un arbre, Louise Lemieux Bérubé parle du lien étroit qu’elle entretient depuis toujours avec les arbres. Leur stabilité et leur force lui renvoient un miroir et un ancrage paisible face à son questionnement quant à son propre processus de vieillissement. En utilisant un mode immersif dans la conception de son œuvre, elle interroge sa propre relation avec la nature et la notion de pérennité. L’installation magnifie un dialogue avec des écrivain.es et des êtres chers, qui par le truchement des mots brodés, proposent à leur tour une réflexion personnelle sur la nature et l’environnement.

L’installation Hiver, paysages-vêtements, fait écho aux souvenirs d’enfance et aux observations personnelles de la neige et de la saison hivernale de Carole Baillargeon. Intitulées Blizzard, Les grands froids, Randonnée en forêt, Givre, Tempête, Pris au piège, Neige scintillante, et autres, les dyades de couvertures et de couvre-chefs sont autant d’évocations des hivers québécois puisées à même les expériences personnelles de l’artiste. Carole Baillargeon s’inspire dans sa démarche artistique, de la condition humaine et de sa capacité de résilience et à s’adapter notamment aux contraintes de l’environnement et aux particularités apportées par les saisons.

Commissariat d’exposition : Marie-France Bégis

Avec le soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec

Interstices | Margaux Dodard

Margaux Dodard définit son travail comme une recherche à propos de la transfiguration du quotidien vers une abstraction poétique et décalée.
Contempler le réel, en extraire des ombres, des couleurs, des sensations et des formes pour n’en garder qu’une essence indéfinie, est le point central de sa réflexion.
Les couleurs et les gestes qu’elle emploie constituent la matière picturale utile à l’élaboration de témoins sensibles de divers lieux communs, desquels elle parvient à se projeter au-delà de leur banalité la plus totale.

Le haïku, forme de poésie japonaise, illustre bien cette volonté. Cette forme d’écriture, qu’elle expérimente, réside dans la faculté de saisir le présent en quelques mots.
Le haïku est bref. Il convie à sa lecture, tous les sens, permettant à notre esprit de créer de manière spontanée une image mentale. A l’image du haïku, le travail de Margaux Dodard, propose au spectateur une interprétation des couleurs et des formes qui lui est propre, suscitant chez lui de nouvelles sensations.

La peinture est désormais au-delà du mur. Des jeux de perception s’opèrent à travers les installations translucides. Les formes et les couleurs se confondent et se superposent.
Enveloppé au sein de ce décor mouvant, presque théâtral, le spectateur est invité au cours de sa déambulation à traverser les compositions et les matières.
Cette recherche esthétique et picturale dénuée de représentations directes découle de l’intérêt de l’artiste pour la peinture en tant que peinture.
Françoise Pétrovitch parle d’état de surface. Ce qui intéresse Margaux Dodard, c’est le constat d’une situation, d’un état de la situation. La peinture est un état de surface, de la surface peinte au moment où elle est peinte. Il est question d’un ensemble de mouvements, d’actions en direct, de peinture fraîche. De questionnements à propos du geste à peindre, de traits, de formes, de couleurs à adopter. Une fois terminée, il ne reste de la peinture que ce qui s’est imposé.
Ces questionnements réemployés à travers d’autres médiums, tels que l’image imprimée, le textile ou encore la céramique, donnent lieu à d’autres formes de peinture dans l’espace. Les œuvres de Margaux Dodard offrent un panel de combinaisons et de possibilités relevant de ce que l’on pourrait appeler le sensible.
Du petit, de l’inframince, de l’imperceptible.

Blanche Taddei

Exposition RoubaixGraphie

L’exposition RoubaixGraphie a été imaginée dans le cadre des 20 ans du label « Roubaix, Ville d’Art et d’Histoire ». Innovante et ludique, elle témoigne de la fierté des roubaisiens et de la richesse historique et humaine de notre ville.

RoubaixGraphie, une démarche innovante et ludique

Quelle est la place de l’humain dans la construction de la ville et de son identité ? C’est la question posée par la compagnie Les Yeux d’Argos avec son exposition RoubaixGraphie qui se tient à la Manufacture jusqu’au 31 octobre 2021.

Dans une démarche innovante et ludique, les artistes ont associé les partenaires culturels et des habitants de Roubaix au processus de création du projet. Ils sont partis à la rencontre des habitants pour enregistrer leurs récits sur la ville et les mettre en scène à La Manufacture, lieu emblématique de l’histoire textile de Roubaix.

Le résultat ? Un récit graphique exprimant l’amour des habitants pour leur ville : un Roubaix humain, vibrant, fragile, fougueux et engagé. Roubaix vu par ses habitants, « où l’intime et l’histoire se mélangent aux couleurs de la solidarité et de la persévérance. ». On y retrouvera les cheminées, la sérénité bourgeonnante du parc Barbieux, les activités du centre-ville, l’art et les cultures des quartiers… l’âme de Roubaix.

Roubaix, 20 ans de Ville d’art et d’histoire

Gros bourg drapant à la fin du Moyen-Age, Roubaix se transforme en locomotive de l’industrie textile du Nord de la France au 19e siècle. La cité devient une ville-usine, hérissée de trois cents cheminées. Modeste atelier, « usine-monstre » ou courée, tout
concourait à la production textile. De cette aventure, la ville conserve des témoins et des repères omniprésents. Ce passé industriel a construit la cité, a légué une identité, a transmis un patrimoine d’exception.

Consciente des enjeux que représente ce patrimoine pour l’avenir, Roubaix engage une démarche de valorisation de son histoire industrielle dans les années 1990.
Plusieurs dizaines de bâtiments sont protégés au titre des Monuments historiques,
une vaste zone de protection du patrimoine est tracée, le musée d’Art et d’Industrie renaît. Inattendue pour un territoire industriel, l’obtention du label Ville d’art et d’histoire en 2001
accompagne la politique volontariste et ambitieuse de la Ville en matière de culture et de patrimoine.

Autour d’une cartographie textile de la ville, cette exposition, scénographiée par l’association Lumen Fabrique, illustre 20 ans d’observation, de conservation et de partage du patrimoine roubaisien. Elle présente également des témoignages d’habitants
ainsi que des photographies-portraits réalisées par les apprentis du BTS Photographie du lycée Jean Rostand dans le cadre d’un partenariat avec la Ville de Roubaix.

Le cri des sirènes | Cathy Weyders

 

Cathy Weyders, artiste plasticienne belge diplômée en 2004 de l’Ecole de recherche graphique (Erg) de Bruxelles, façonne le textile dans tous ses états. Ses œuvres témoignent des bouleversements climatiques actuels en explorant les notions de survie, de confort, de nature et de sauvetage. Il est question d’eau, souvent, de voyage, toujours.

En montant à bord de ses installations et sculptures entourées de photographies et de tapisseries, vous êtes invités à naviguer à la recherche de personnages énigmatiques tantôt évoqués, tantôt figurés. D’œuvres en œuvres, le rescapé accompagne le visiteur dans la découverte du répertoire polymorphe de Cathy Weyders.

L’artiste présente une série de tapisseries – fruit d’improvisations libres – réalisées avec un mélange de matières originales : fibres synthétiques et naturelles, plastiques, rubans, laine et autres cordages… Sur celles-ci, des motifs mystérieux aux couleurs électriques s’imbriquent pour former un tout. Leur saturation produit de nouveaux camouflages, des personnages énigmatiques prennent vie et stimulent l’imagination de celui qui les observe.

Cathy Weyders vous propose une immersion dans un univers poétique et haut en couleur, un moment de suspension durant lequel vous vous laisserez porter par Le Cri des Sirènes.

Une exposition proposée dans le cadre du Contrat Local d’Education Artistique ; dispositif de sensibilisation à l’art et la culture mise en place par les villes de Roubaix et Tourcoing, la DRAC Haut-de-France, le Rectorat de l’Académie de Lille et la Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale du Nord.

Visite libre de l’exposition, du mardi au dimanche, de 14h à 18h. Entrée gratuite.