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Voyages et architectures – Les Motte-Bossut photographes

Issues d’un fonds exceptionnel de 15000 plaques de verre, des photographies inédites réalisées par la famille Motte-Bossut sont présentées.
Passionnée de ce médium moderne, cette famille de l’industrie textile capture ses voyages et déplacements. Elle transmet une vision remarquable de l’architecture de Roubaix ainsi que des lieux qu’elle parcourt en France, en Europe et autour de la Méditerranée.

L’exposition révèle le regard d’une famille bourgeoise au tournant du 20e siècle, alors que la ville connaît son apogée industrielle.
À La Manufacture, une cinquantaine de clichés sont exposés pour évoquer le destin de la famille Motte et illustrer les architectures de Roubaix, de la région et du monde.

En miroir de cette exposition, retrouvez sur le parvis des Archives nationales du monde du travail, une sélection de photographies qui met en lumière la vie quotidienne de la famille Motte-Bossut et l’architecture de leurs usines.

Une exposition organisée par Roubaix Ville d’art et d’histoire dans le cadre de l’Année thématique 2023 des Architectures du monde, en partenariat avec les Amis du fond photographique Motte-Bossut, les Archives nationales du monde du travail et les magasins L’Usine.

© Photo: Fond M.B.L (propriété B&B Wanègue) // Création graphique : Atelier Bien-Vu

Faces Cachées

Musée de la mémoire et de la création textile, la Manufacture de Roubaix ras­semble le travail de vingt-et-un artistes issus d’horizons culturels éclectiques (France, Belgique, Allemagne, Suède, Bénin, Alaska…) autour du thème du masque et de ses multiples avatars.
Sous le commissariat de la plasticienne et pho­tographe Christine Mathieu, c’est ainsi un florilège de regards, de détournements et d’appropriations artistiques qui est pré­senté au public à travers cette pratique au renouveau sans précédent : l’art textile.

Puisant leur inspiration directement sur le terrain, ou au contact des collections des musées d’ethnographie, nombreux sont en effet les artistes qui explorent les dif­férentes fonctions du masque (travestis­sement, recouvrement, effacement…) pour mieux interroger leur identité et s’inventer leurs propres rituels. Dans la lignée des Picasso et des Giacometti qui, au siècle dernier, revivifièrent leur inspiration en puisant à la sève nourricière des masques eskimos, africains et océaniens, ces « néo-primitivistes » succombent à leur tour à la séduction de ces faces étranges au pouvoir hypnotique.

Nul « cannibalisme culturel », cependant, dans leur démarche aussi poétique que singulière. Chez le « photographe-voya­geur » français Charles Fréger, comme chez le béninois Léonce Raphael Agbodjelou, le regard se fait anthropologique, dressant l’inventaire de costumes rituels dont la beauté plastique le dispute à la fonction sacrée.

Mais pour la plasticienne Christine Mathieu (France), l’intention est toute autre. Mêlant les temporalités et les civilisations, bous­culant les échelles et les matériaux, l’artiste s’autorise à tisser un dialogue onirique entre un masque des peuples autochtones d’Alaska conservé au musée du Château de Boulogne-sur-Mer, avec une coiffe en dentelle appartenant aux collections du Mucem (Marseille). De cette rencontre improbable surgit un artefact troublant qui réactive le geste ancestral des artistes anonymes qui fabriquèrent ces objets, tout en convoquant le souvenir de ceux ou de celles qui les ont portés.

Vivant à Berlin, l’artiste allemande Iwajla Klinke réalise, quant à elle, d’énigmatiques portraits sur fond noir d’enfants et d’ado­lescent masqués et costumés, qui inter­rogent avec subtilité cet âge où tout n’est que rite de passage, dissimulation, voire refoulement. La plasticienne anglaise Julie Cockburn redonne de son côté une seconde vie à de vieilles photographies des années quarante et soixante, qu’elle magnifie par le prisme de collage/camou­flage, du découpage et de la broderie. On retrouve la même veine surréaliste dans le travail de l’artiste italien Maurizio Anzeri. Recouverts de tissages et de broderies qui leur confèrent une préciosité onirique, ses photographies de sujets anonymes acquièrent une présence pour le moins troublante.

De même, l’inquiétante étrangeté du cos­tume rituel trouve un écho poétique dans les gigantesques installations de la jeune artiste et designer française Jeanne Vicerial, tandis qu’absurde, humour, gro­tesque et effroi sont convoqués a contra­rio dans les masques du Tchèque Michael Nosek, comme dans ceux des sculptrices textiles Séverine Gallardo (France) et Nathalie Bissig (Suisse).

Se refusant de tomber dans l’écueil d’un regard européo-centré, la commissaire a choisi d’associer à ce projet quatre artistes issus des communautés des peuples autochtones d’Alaska : Alison Bremner, Da-ka-xeen Mehner, Drew Michael et Jack Abraham. Loin de tout folklorisme, ces derniers réactivent par le biais de leurs créations la relation charnelle et spirituelle qui ne cesse de les relier à leurs coutumes et à leurs ancêtres.

Bérénice Geoffroy-Schneiter
Historienne de l’art, membre de l’AICA

 

Maurizio Anzeri, Profile black, 2019  © photo: Speltdoorm Studio – courtesy: Galila’s collection, Belgium. Création graphique: Atelier Bien-Vu

Paysages textiles québécois

    Paysages textiles québécois  présente les œuvres textiles des artistes québécoises, Carole Baillargeon et Louise Lemieux Bérubé. Les installations Je rêve d’être un arbre et Hiver, invitent le visiteur à expérimenter sa propre relation au territoire. Ces œuvres allient métiers d’art, arts visuels, artisanat et scénographie et font écho à l’abondance des techniques utilisées ainsi qu’aux traditions et aux coutumes développées au fil de tout processus d’occupation du territoire, porteuses de l’expérience humaine.

L’exposition met en lumière, la relation unissant l’individu à son environnement et témoigne de sa capacité à apprivoiser puis à s’adapter et à percevoir les particularités de celui-ci par le truchement des échos qu’il évoque en chacun de nous. Paysages textiles québécois favorise le ressenti des matières textiles et leurs propriétés, la perception du corps dans l’environnement et le pouvoir de se transposer dans les éléments inspirés par la nature. Ici, la notion de mémoire individuelle est en étroite relation avec celle du temps. Ce sont des substances intangibles présentent dans les œuvres qui font appel à l’évocation des souvenirs qui trouvent une continuité de vie dans le travail des artistes.

À travers son œuvre intitulée Je rêve d’être un arbre, Louise Lemieux Bérubé parle du lien étroit qu’elle entretient depuis toujours avec les arbres. Leur stabilité et leur force lui renvoient un miroir et un ancrage paisible face à son questionnement quant à son propre processus de vieillissement. En utilisant un mode immersif dans la conception de son œuvre, elle interroge sa propre relation avec la nature et la notion de pérennité. L’installation magnifie un dialogue avec des écrivain.es et des êtres chers, qui par le truchement des mots brodés, proposent à leur tour une réflexion personnelle sur la nature et l’environnement.

L’installation Hiver, paysages-vêtements, fait écho aux souvenirs d’enfance et aux observations personnelles de la neige et de la saison hivernale de Carole Baillargeon. Intitulées Blizzard, Les grands froids, Randonnée en forêt, Givre, Tempête, Pris au piège, Neige scintillante, et autres, les dyades de couvertures et de couvre-chefs sont autant d’évocations des hivers québécois puisées à même les expériences personnelles de l’artiste. Carole Baillargeon s’inspire dans sa démarche artistique, de la condition humaine et de sa capacité de résilience et à s’adapter notamment aux contraintes de l’environnement et aux particularités apportées par les saisons.

Commissariat d’exposition : Marie-France Bégis

Avec le soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec

Biennale objet textile

La Manufacture organise la troisième édition de la Biennale Objet Textile, temps fort de sa programmation autour de l’art textile contemporain.

23 artistes sélectionnés, locaux, nationaux et internationaux, sont invités à présenter leur travail dans des modules individuels de 10m³, vitrine de leur univers singulier.

Une exposition qui témoigne de la richesse et de la diversité de la création textile contemporaine sur la thématique des enjeux de développement durable et de l’écologie.

Le week-end inaugural se déroulera en présence des artistes.

Un prix Manufacture et un prix Lieux-Communs (Galerie Namuroise – Belgique) seront décernés à cette occasion

 

Les artistes participants :

Nawelle Aïnèche  –  Nelson Aires  –  Virginie Bécourt  –  Juliette Berthonneau  –  Charlotte Bracho  –  Stéphanie Cazaentre & Singeon  –  Julie De Pierrepont  –  Jeannine De Raeymaecker  –  Clémence Gueib  –  Marc Janaszek  –  Belem Julien & Mathieu Schmitt  –  Audrey Keller  –  Sarah Krespin  –  Stéphanie Laleuw   –  Nathalie Leverger  –  Christine Mathieu  –  Cécile Ndiaye  –  Jehanne Paternostre  –  Julie Percillier  –  Louise Richard  –  Mérigot Sanzay  –  Élodie Serhane-Ferré  –  Mélanie Vincensini

 

Interstices | Margaux Dodard

Margaux Dodard définit son travail comme une recherche à propos de la transfiguration du quotidien vers une abstraction poétique et décalée.
Contempler le réel, en extraire des ombres, des couleurs, des sensations et des formes pour n’en garder qu’une essence indéfinie, est le point central de sa réflexion.
Les couleurs et les gestes qu’elle emploie constituent la matière picturale utile à l’élaboration de témoins sensibles de divers lieux communs, desquels elle parvient à se projeter au-delà de leur banalité la plus totale.

Le haïku, forme de poésie japonaise, illustre bien cette volonté. Cette forme d’écriture, qu’elle expérimente, réside dans la faculté de saisir le présent en quelques mots.
Le haïku est bref. Il convie à sa lecture, tous les sens, permettant à notre esprit de créer de manière spontanée une image mentale. A l’image du haïku, le travail de Margaux Dodard, propose au spectateur une interprétation des couleurs et des formes qui lui est propre, suscitant chez lui de nouvelles sensations.

La peinture est désormais au-delà du mur. Des jeux de perception s’opèrent à travers les installations translucides. Les formes et les couleurs se confondent et se superposent.
Enveloppé au sein de ce décor mouvant, presque théâtral, le spectateur est invité au cours de sa déambulation à traverser les compositions et les matières.
Cette recherche esthétique et picturale dénuée de représentations directes découle de l’intérêt de l’artiste pour la peinture en tant que peinture.
Françoise Pétrovitch parle d’état de surface. Ce qui intéresse Margaux Dodard, c’est le constat d’une situation, d’un état de la situation. La peinture est un état de surface, de la surface peinte au moment où elle est peinte. Il est question d’un ensemble de mouvements, d’actions en direct, de peinture fraîche. De questionnements à propos du geste à peindre, de traits, de formes, de couleurs à adopter. Une fois terminée, il ne reste de la peinture que ce qui s’est imposé.
Ces questionnements réemployés à travers d’autres médiums, tels que l’image imprimée, le textile ou encore la céramique, donnent lieu à d’autres formes de peinture dans l’espace. Les œuvres de Margaux Dodard offrent un panel de combinaisons et de possibilités relevant de ce que l’on pourrait appeler le sensible.
Du petit, de l’inframince, de l’imperceptible.

Blanche Taddei

Exposition RoubaixGraphie

L’exposition RoubaixGraphie a été imaginée dans le cadre des 20 ans du label “Roubaix, Ville d’Art et d’Histoire”. Innovante et ludique, elle témoigne de la fierté des roubaisiens et de la richesse historique et humaine de notre ville.

RoubaixGraphie, une démarche innovante et ludique

Quelle est la place de l’humain dans la construction de la ville et de son identité ? C’est la question posée par la compagnie Les Yeux d’Argos avec son exposition RoubaixGraphie qui se tient à la Manufacture jusqu’au 31 octobre 2021.

Dans une démarche innovante et ludique, les artistes ont associé les partenaires culturels et des habitants de Roubaix au processus de création du projet. Ils sont partis à la rencontre des habitants pour enregistrer leurs récits sur la ville et les mettre en scène à La Manufacture, lieu emblématique de l’histoire textile de Roubaix.

Le résultat ? Un récit graphique exprimant l’amour des habitants pour leur ville : un Roubaix humain, vibrant, fragile, fougueux et engagé. Roubaix vu par ses habitants, « où l’intime et l’histoire se mélangent aux couleurs de la solidarité et de la persévérance. ». On y retrouvera les cheminées, la sérénité bourgeonnante du parc Barbieux, les activités du centre-ville, l’art et les cultures des quartiers… l’âme de Roubaix.

Roubaix, 20 ans de Ville d’art et d’histoire

Gros bourg drapant à la fin du Moyen-Age, Roubaix se transforme en locomotive de l’industrie textile du Nord de la France au 19e siècle. La cité devient une ville-usine, hérissée de trois cents cheminées. Modeste atelier, « usine-monstre » ou courée, tout
concourait à la production textile. De cette aventure, la ville conserve des témoins et des repères omniprésents. Ce passé industriel a construit la cité, a légué une identité, a transmis un patrimoine d’exception.

Consciente des enjeux que représente ce patrimoine pour l’avenir, Roubaix engage une démarche de valorisation de son histoire industrielle dans les années 1990.
Plusieurs dizaines de bâtiments sont protégés au titre des Monuments historiques,
une vaste zone de protection du patrimoine est tracée, le musée d’Art et d’Industrie renaît. Inattendue pour un territoire industriel, l’obtention du label Ville d’art et d’histoire en 2001
accompagne la politique volontariste et ambitieuse de la Ville en matière de culture et de patrimoine.

Autour d’une cartographie textile de la ville, cette exposition, scénographiée par l’association Lumen Fabrique, illustre 20 ans d’observation, de conservation et de partage du patrimoine roubaisien. Elle présente également des témoignages d’habitants
ainsi que des photographies-portraits réalisées par les apprentis du BTS Photographie du lycée Jean Rostand dans le cadre d’un partenariat avec la Ville de Roubaix.

Le cri des sirènes | Cathy Weyders

 

Cathy Weyders, artiste plasticienne belge diplômée en 2004 de l’Ecole de recherche graphique (Erg) de Bruxelles, façonne le textile dans tous ses états. Ses œuvres témoignent des bouleversements climatiques actuels en explorant les notions de survie, de confort, de nature et de sauvetage. Il est question d’eau, souvent, de voyage, toujours.

En montant à bord de ses installations et sculptures entourées de photographies et de tapisseries, vous êtes invités à naviguer à la recherche de personnages énigmatiques tantôt évoqués, tantôt figurés. D’œuvres en œuvres, le rescapé accompagne le visiteur dans la découverte du répertoire polymorphe de Cathy Weyders.

L’artiste présente une série de tapisseries – fruit d’improvisations libres – réalisées avec un mélange de matières originales : fibres synthétiques et naturelles, plastiques, rubans, laine et autres cordages… Sur celles-ci, des motifs mystérieux aux couleurs électriques s’imbriquent pour former un tout. Leur saturation produit de nouveaux camouflages, des personnages énigmatiques prennent vie et stimulent l’imagination de celui qui les observe.

Cathy Weyders vous propose une immersion dans un univers poétique et haut en couleur, un moment de suspension durant lequel vous vous laisserez porter par Le Cri des Sirènes.

Une exposition proposée dans le cadre du Contrat Local d’Education Artistique ; dispositif de sensibilisation à l’art et la culture mise en place par les villes de Roubaix et Tourcoing, la DRAC Haut-de-France, le Rectorat de l’Académie de Lille et la Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale du Nord.

Visite libre de l’exposition, du mardi au dimanche, de 14h à 18h. Entrée gratuite.

Mode au Futur in Roubaix

La Textile Valley, lancée par IUTH Nord (Union des Industries Textiles-Habillement du Nord), en partenariat avec la ville de Roubaix, accueillent l’exposition itinérante «  Mode au Futur » dédiée aux textiles techniques et innovants.

L’exposition imaginée par la styliste autrichienne Anna-Barbara Aumüller et l’association Modefenster / Artisans de Luxe, pose ses valises à Roubaix, dans 8 lieux emblématiques de la ville, symbole du lien historique et fort qui l’unie à la filière industrielle textile.

Retrouvez l’exposition à l’Hôtel de Ville, à l’Avant-Poste, aux Archives Nationales du Monde du Travail, au musée La Piscine, à l’ENSAIT, à Euramaterials et l’Espace Grand Rue.

Les créations exposées à La Manufacture sont visibles dans l’espace dédié aux entreprises textiles innovantes régionales.

 

 

Ukraine Brodée

L’Ukraine est un pays riche de son patrimoine textile. Les vêtements traditionnels aux motifs colorés, la richesse des formes, des matières et des styles, hypnotisent le regard et racontent l’histoire d’un peuple.

Cette exposition protéiforme articule photographies, vêtements, tapis, linge de maison, archives documentaires et créations textiles contemporaines.

Elle donne la parole aux artistes français et ukrainiens, aux ethnographes, photographes, designers, citoyens… qui chacun à leur manière témoignent de l’attachement fort de la société ukrainienne à son patrimoine textile, élément incontournable de son identité.
En explorant les influences de la broderie traditionnelle dans la création contemporaine, on s’intéresse à la société ukrainienne d’aujourd’hui. La place des femmes et les traditions de certains peuples tels que les Houtsoules font l’objet de focus photographiques.

Le rapport entretenu par les Ukrainiens de notre région à la broderie traditionnelle ukrainienne est également au cœur du projet. En effet, c’est en arrivant en France, et notamment dans le Nord que les immigrés Ukrainiens ont apporté avec eux cette pratique de la broderie ; héritage sauvegardé et perpétué par leurs descendants, aujourd’hui français. Un partie de l’exposition est consacrée à révéler cette histoire et ces mémoires.

Exposition imaginée par l’association Portail de l’Ukraine.