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Interstices | Margaux Dodard

Margaux Dodard définit son travail comme une recherche à propos de la transfiguration du quotidien vers une abstraction poétique et décalée.
Contempler le réel, en extraire des ombres, des couleurs, des sensations et des formes pour n’en garder qu’une essence indéfinie, est le point central de sa réflexion.
Les couleurs et les gestes qu’elle emploie constituent la matière picturale utile à l’élaboration de témoins sensibles de divers lieux communs, desquels elle parvient à se projeter au-delà de leur banalité la plus totale.

Le haïku, forme de poésie japonaise, illustre bien cette volonté. Cette forme d’écriture, qu’elle expérimente, réside dans la faculté de saisir le présent en quelques mots.
Le haïku est bref. Il convie à sa lecture, tous les sens, permettant à notre esprit de créer de manière spontanée une image mentale. A l’image du haïku, le travail de Margaux Dodard, propose au spectateur une interprétation des couleurs et des formes qui lui est propre, suscitant chez lui de nouvelles sensations.

La peinture est désormais au-delà du mur. Des jeux de perception s’opèrent à travers les installations translucides. Les formes et les couleurs se confondent et se superposent.
Enveloppé au sein de ce décor mouvant, presque théâtral, le spectateur est invité au cours de sa déambulation à traverser les compositions et les matières.
Cette recherche esthétique et picturale dénuée de représentations directes découle de l’intérêt de l’artiste pour la peinture en tant que peinture.
Françoise Pétrovitch parle d’état de surface. Ce qui intéresse Margaux Dodard, c’est le constat d’une situation, d’un état de la situation. La peinture est un état de surface, de la surface peinte au moment où elle est peinte. Il est question d’un ensemble de mouvements, d’actions en direct, de peinture fraîche. De questionnements à propos du geste à peindre, de traits, de formes, de couleurs à adopter. Une fois terminée, il ne reste de la peinture que ce qui s’est imposé.
Ces questionnements réemployés à travers d’autres médiums, tels que l’image imprimée, le textile ou encore la céramique, donnent lieu à d’autres formes de peinture dans l’espace. Les œuvres de Margaux Dodard offrent un panel de combinaisons et de possibilités relevant de ce que l’on pourrait appeler le sensible.
Du petit, de l’inframince, de l’imperceptible.

Blanche Taddei

Exposition RoubaixGraphie

L’exposition RoubaixGraphie a été imaginée dans le cadre des 20 ans du label “Roubaix, Ville d’Art et d’Histoire”. Innovante et ludique, elle témoigne de la fierté des roubaisiens et de la richesse historique et humaine de notre ville.

RoubaixGraphie, une démarche innovante et ludique

Quelle est la place de l’humain dans la construction de la ville et de son identité ? C’est la question posée par la compagnie Les Yeux d’Argos avec son exposition RoubaixGraphie qui se tient à la Manufacture jusqu’au 31 octobre 2021.

Dans une démarche innovante et ludique, les artistes ont associé les partenaires culturels et des habitants de Roubaix au processus de création du projet. Ils sont partis à la rencontre des habitants pour enregistrer leurs récits sur la ville et les mettre en scène à La Manufacture, lieu emblématique de l’histoire textile de Roubaix.

Le résultat ? Un récit graphique exprimant l’amour des habitants pour leur ville : un Roubaix humain, vibrant, fragile, fougueux et engagé. Roubaix vu par ses habitants, « où l’intime et l’histoire se mélangent aux couleurs de la solidarité et de la persévérance. ». On y retrouvera les cheminées, la sérénité bourgeonnante du parc Barbieux, les activités du centre-ville, l’art et les cultures des quartiers… l’âme de Roubaix.

Roubaix, 20 ans de Ville d’art et d’histoire

Gros bourg drapant à la fin du Moyen-Age, Roubaix se transforme en locomotive de l’industrie textile du Nord de la France au 19e siècle. La cité devient une ville-usine, hérissée de trois cents cheminées. Modeste atelier, « usine-monstre » ou courée, tout
concourait à la production textile. De cette aventure, la ville conserve des témoins et des repères omniprésents. Ce passé industriel a construit la cité, a légué une identité, a transmis un patrimoine d’exception.

Consciente des enjeux que représente ce patrimoine pour l’avenir, Roubaix engage une démarche de valorisation de son histoire industrielle dans les années 1990.
Plusieurs dizaines de bâtiments sont protégés au titre des Monuments historiques,
une vaste zone de protection du patrimoine est tracée, le musée d’Art et d’Industrie renaît. Inattendue pour un territoire industriel, l’obtention du label Ville d’art et d’histoire en 2001
accompagne la politique volontariste et ambitieuse de la Ville en matière de culture et de patrimoine.

Autour d’une cartographie textile de la ville, cette exposition, scénographiée par l’association Lumen Fabrique, illustre 20 ans d’observation, de conservation et de partage du patrimoine roubaisien. Elle présente également des témoignages d’habitants
ainsi que des photographies-portraits réalisées par les apprentis du BTS Photographie du lycée Jean Rostand dans le cadre d’un partenariat avec la Ville de Roubaix.

Le cri des sirènes | Cathy Weyders

 

Cathy Weyders, artiste plasticienne belge diplômée en 2004 de l’Ecole de recherche graphique (Erg) de Bruxelles, façonne le textile dans tous ses états. Ses œuvres témoignent des bouleversements climatiques actuels en explorant les notions de survie, de confort, de nature et de sauvetage. Il est question d’eau, souvent, de voyage, toujours.

En montant à bord de ses installations et sculptures entourées de photographies et de tapisseries, vous êtes invités à naviguer à la recherche de personnages énigmatiques tantôt évoqués, tantôt figurés. D’œuvres en œuvres, le rescapé accompagne le visiteur dans la découverte du répertoire polymorphe de Cathy Weyders.

L’artiste présente une série de tapisseries – fruit d’improvisations libres – réalisées avec un mélange de matières originales : fibres synthétiques et naturelles, plastiques, rubans, laine et autres cordages… Sur celles-ci, des motifs mystérieux aux couleurs électriques s’imbriquent pour former un tout. Leur saturation produit de nouveaux camouflages, des personnages énigmatiques prennent vie et stimulent l’imagination de celui qui les observe.

Cathy Weyders vous propose une immersion dans un univers poétique et haut en couleur, un moment de suspension durant lequel vous vous laisserez porter par Le Cri des Sirènes.

Une exposition proposée dans le cadre du Contrat Local d’Education Artistique ; dispositif de sensibilisation à l’art et la culture mise en place par les villes de Roubaix et Tourcoing, la DRAC Haut-de-France, le Rectorat de l’Académie de Lille et la Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale du Nord.

Visite libre de l’exposition, du mardi au dimanche, de 14h à 18h. Entrée gratuite.

Mode au Futur in Roubaix

La Textile Valley, lancée par IUTH Nord (Union des Industries Textiles-Habillement du Nord), en partenariat avec la ville de Roubaix, accueillent l’exposition itinérante «  Mode au Futur » dédiée aux textiles techniques et innovants.

L’exposition imaginée par la styliste autrichienne Anna-Barbara Aumüller et l’association Modefenster / Artisans de Luxe, pose ses valises à Roubaix, dans 8 lieux emblématiques de la ville, symbole du lien historique et fort qui l’unie à la filière industrielle textile.

Retrouvez l’exposition à l’Hôtel de Ville, à l’Avant-Poste, aux Archives Nationales du Monde du Travail, au musée La Piscine, à l’ENSAIT, à Euramaterials et l’Espace Grand Rue.

Les créations exposées à La Manufacture sont visibles dans l’espace dédié aux entreprises textiles innovantes régionales.

 

 

Ukraine Brodée

L’Ukraine est un pays riche de son patrimoine textile. Les vêtements traditionnels aux motifs colorés, la richesse des formes, des matières et des styles, hypnotisent le regard et racontent l’histoire d’un peuple.

Cette exposition protéiforme articule photographies, vêtements, tapis, linge de maison, archives documentaires et créations textiles contemporaines.

Elle donne la parole aux artistes français et ukrainiens, aux ethnographes, photographes, designers, citoyens… qui chacun à leur manière témoignent de l’attachement fort de la société ukrainienne à son patrimoine textile, élément incontournable de son identité.
En explorant les influences de la broderie traditionnelle dans la création contemporaine, on s’intéresse à la société ukrainienne d’aujourd’hui. La place des femmes et les traditions de certains peuples tels que les Houtsoules font l’objet de focus photographiques.

Le rapport entretenu par les Ukrainiens de notre région à la broderie traditionnelle ukrainienne est également au cœur du projet. En effet, c’est en arrivant en France, et notamment dans le Nord que les immigrés Ukrainiens ont apporté avec eux cette pratique de la broderie ; héritage sauvegardé et perpétué par leurs descendants, aujourd’hui français. Un partie de l’exposition est consacrée à révéler cette histoire et ces mémoires.

Exposition imaginée par l’association Portail de l’Ukraine.

Aurélia Jaubert | Faire tapisserie

Faire tapisserie : « rester à sa place en étant réduite à un objet décoratif » ou « ne pas être invitée à danser »… Comme un pied de nez à cette expression désuète, Aurélia Jaubert ainsi que les artistes conviés à participer à cette exposition, replacent la tapisserie au cœur des enjeux et des questionnements contemporains.

En réutilisant des fragments de canevas ou de tapisserie ainsi que certains codes artistiques attachés à cette pratique puis en les détournant, ces artistes réaffirment la capacité créative de ce médium. Ainsi la tapisserie n’est plus seulement cet objet décoratif et populaire mais redevient un art “noble” grâce auquel l’artiste témoigne de son regard contemporain sur le monde et ses représentations, souvent avec humour

À l’origine de ce projet d’exposition, il y a Collection Grands maîtres, une tapisserie conçue en 2020 par Aurélia Jaubert et présentée lors de la Biennale Objet-Textile à la Manufacture de Roubaix. Ayant reçu à cette occasion le prix du musée, cette pièce est le point de départ de la présentation qui sera consacrée à l’œuvre textile d’Aurélia Jaubert.
Réalisées à partir de centaines de bouts de canevas et de tapisseries récoltés ça et là, assemblés entre eux à la façon d’un collage, cousus en une sorte de patchwork, les tapisseries d’Aurélia Jaubert forment de grandes fresques.
Des fresques que l’on peut qualifier de “pop” puisqu’elles sont constituées de centaines de références à l’imagerie populaire et à l’histoire de l’art.

À la Manufacture, avec les quatre tapisseries : Nativité (2019), Collection Grands maîtres (2020), Penelope Painting (2020), Sans titre (2021), Aurélia Jaubert présentera également, deux autres séries liées au textile : SUPER VHS/Mixtape (2015-2016) et Rebuts d’atelier (2007-2010). Ces séries témoignent de ses recherches sur la matière détournée et anoblie, sur les changements d’échelle et les différentes formes de représentation.

En regard de l’œuvre d’Aurélia Jaubert seront également présentées les recherches de six artistes autour de ce médium : Clarence Guena, Benoit Jammes, Silvana Mc Nulty, Bérénice Szajner,  Paul Yore et Emmanuelle Villard. Par leurs approches et les techniques qu’ils utilisent, ils renouvellent également l’art et la perception de la tapisserie aujourd’hui.

Mai Tabakian | Formes sensibles |

« Formes sensibles », l’exposition monographique de Mai Tabakian à la Manufacture de Roubaix, se présente comme une sorte de rétrospective. Montrant un ensemble d’œuvres réalisées au cours de ces dix dernières années, l’exposition parcourt et unifie les préoccupations esthétiques, formelles et philosophiques de l’artiste franco-vietnamienne, qui se définit elle-même davantage comme sculptrice que comme «artiste textile» à proprement parler.
Car si l’artiste construit des objets résistants aux catégories, ni tableau ni sculpture au sens traditionnel du terme, ni couture ni broderie, ni tapisserie, flirtant constamment avec l’hybride et la mutation, le textile est pour elle en soi non un propos mais un vocabulaire.
Dans l’oeuvre de Mai Tabakian, les formes géométriques, les compositions chromatiques franches ou acidulées, le souci des volumes et des surfaces semblent résulter d’un brassage de références historiques, de l’abstraction géométrique à l’op art, de l’orphisme à l’art concret, de Stilj à l’abstraction américaine en passant par, peut-être, les jeux de couleurs et de formes du new pop superflat ou les rondeurs colorées de Kusama…

Dans le même temps, tout dans l’œuvre de Mai Tabakian laisse supposer un pas de côté, une fuite libre hors de ces sentiers déjà battus. La dimension sculpturale – voire architecturale – de son travail dans le médium qu’elle a choisi, l’esthétique globale de son oeuvre, offrent des alternatives inédites, à la fois à ces attendus de l’histoire de l’art moderne et contemporain, mais aussi aux actuelles productions d’oeuvres textiles.

Marie Deparis-Yafil – Mars 2020

Une exposition proposée dans le cadre de la saison Utopia de lille3000.

 

Elodie Wysocki | Mythologies Textiles

Elodie Wysocki est artiste plasticienne, diplômée de l’école des Beaux-arts de Nîmes et de l’Université de Lille. A travers sa recherche plastique, l’artiste interroge la notion d’altérité : ce qui est autre, différent, mais aussi sauvage, étrange, voire monstrueux. S’attachant aux “anormalités”, aux frontières, elle développe un répertoire polymorphe en  volumes, entre textile et céramique.

Les figures monstrueuses, les banni-es, les mis-es au ban de la société intéressent particulièrement l’artiste. Et si, pour une fois, on portait un regard différent sur ceux et celles qui sont censés nous faire peur ? N’y a-t-il pas une autre façon de les regarder, de les rencontrer, peut-être de les apprivoiser ? Observer les marges et ses « altérités redoutées », c’est d’abord comprendre les émotions fortes qu’’elles éveillent en nous. C’est ensuite, mesurer les limites de notre humanité. C’est enfin observer en biais la société, tout en donnant voix au singulier.

Les marges sont en effet des espaces intermédiaires, mouvants. Elodie aime imaginer ces espaces habités de créatures qui font souvent se rencontrer la science et l’imaginaire, l’abstrait et le concret.

Cette curiosité pour les « Autres » a amené l’artiste à fouiller d’autres champs de recherche et d’expérimentations touchant à ces notions de marginalisation. De l’anthropologie à l’écologie, en passant par la mythologie et la philosophie, sa recherche s’est aussi attachée aux pensées éco-féministes, lieu de croisement des interrogations de l’artiste.

On croise ainsi dans son travail tout à la fois, les figures velues du Yéti, Judith, quelques harpies et sorcières, Toumaï, La Loba, Darwin, Marie Madeleine ou encore la belle Ladie Godiva.

Exposition proposée dans le cadre du CLEA, dispositif mis en place par les villes de Roubaix et Tourcoing, la DRAC Hauts de France, le Rectorat de l’Académie de Lille et la Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale du Nord.

 

 

Roubaix : Métamorphoses d’une ville textile

Le service Ville d’art et d’histoire de la ville de Roubaix vous propose de découvrir ou redécouvrir les transformations de la ville par son histoire textile !

Cette exposition pilotée par la mission Ville d’art et d’histoire est développé en partenariat avec La Manufacture, le musée La Piscine, la Médiathèque, les Archives, l’Office de tourisme, les services de la Direction de la Culture et la DRAC Hauts-de-France.

Dans le cadre de la convention « Ville d’art et d’histoire » signée avec l’Etat en 2001, la Ville de Roubaix s’engage dans l’installation d’un espace permanent d’interprétation du patrimoine et de la ville. Une exposition permanente sur l’histoire textile de la ville est alors proposée comme première étape de ce projet, au service d’une compréhension du territoire, de son histoire et de ses évolutions pour les habitants, les touristes et les familles.

Cette installation doit permettre au visiteur de découvrir l’histoire et le développement de la ville de façon didactique et interactive,  à destination d’un public familial. L’exposition constituera également une introduction à la visite du musée La Manufacture, en préalable à ses visites guidées. Cette exposition a comme objectif de rappeler le contexte particulier dans lequel Roubaix a connu son développement humain et urbain autour de son activité textile, de ses origines à nos jours, et de valoriser les fonds patrimoniaux (par des reproductions) de la Ville afin de permettre au grand public d’en prendre connaissance et de se familiariser avec eux.

Elle est renforcée par un ensemble d’animations : des visites guidées thématiques « tout public », en lien avec les sujets présentés dans l’exposition : des monuments, des quartiers, des personnalités et des périodes de Roubaix. Des ateliers, au sein du musée sont également proposés, à destination du public famille. Deux brochures didactiques, un « Focus » reprenant les contenus de l’exposition et un parcours découverte « Explorateurs » pour le jeune public sont également disponibles.