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Mai Tabakian | Formes sensibles |

« Formes sensibles », l’exposition monographique de Mai Tabakian à la Manufacture de Roubaix, se présente comme une sorte de rétrospective. Montrant un ensemble d’œuvres réalisées au cours de ces dix dernières années, l’exposition parcourt et unifie les préoccupations esthétiques, formelles et philosophiques de l’artiste franco-vietnamienne, qui se définit elle-même davantage comme sculptrice que comme «artiste textile» à proprement parler.
Car si l’artiste construit des objets résistants aux catégories, ni tableau ni sculpture au sens traditionnel du terme, ni couture ni broderie, ni tapisserie, flirtant constamment avec l’hybride et la mutation, le textile est pour elle en soi non un propos mais un vocabulaire.
Dans l’oeuvre de Mai Tabakian, les formes géométriques, les compositions chromatiques franches ou acidulées, le souci des volumes et des surfaces semblent résulter d’un brassage de références historiques, de l’abstraction géométrique à l’op art, de l’orphisme à l’art concret, de Stilj à l’abstraction américaine en passant par, peut-être, les jeux de couleurs et de formes du new pop superflat ou les rondeurs colorées de Kusama…

Dans le même temps, tout dans l’œuvre de Mai Tabakian laisse supposer un pas de côté, une fuite libre hors de ces sentiers déjà battus. La dimension sculpturale – voire architecturale – de son travail dans le médium qu’elle a choisi, l’esthétique globale de son oeuvre, offrent des alternatives inédites, à la fois à ces attendus de l’histoire de l’art moderne et contemporain, mais aussi aux actuelles productions d’oeuvres textiles.

Marie Deparis-Yafil – Mars 2020

Une exposition proposée dans le cadre de la saison Utopia de lille3000.

 

Elodie Wysocki | Mythologies Textiles

Elodie Wysocki est artiste plasticienne, diplômée de l’école des Beaux-arts de Nîmes et de l’Université de Lille. A travers sa recherche plastique, l’artiste interroge la notion d’altérité : ce qui est autre, différent, mais aussi sauvage, étrange, voire monstrueux. S’attachant aux “anormalités”, aux frontières, elle développe un répertoire polymorphe en  volumes, entre textile et céramique.

Les figures monstrueuses, les banni-es, les mis-es au ban de la société intéressent particulièrement l’artiste. Et si, pour une fois, on portait un regard différent sur ceux et celles qui sont censés nous faire peur ? N’y a-t-il pas une autre façon de les regarder, de les rencontrer, peut-être de les apprivoiser ? Observer les marges et ses « altérités redoutées », c’est d’abord comprendre les émotions fortes qu’’elles éveillent en nous. C’est ensuite, mesurer les limites de notre humanité. C’est enfin observer en biais la société, tout en donnant voix au singulier.

Les marges sont en effet des espaces intermédiaires, mouvants. Elodie aime imaginer ces espaces habités de créatures qui font souvent se rencontrer la science et l’imaginaire, l’abstrait et le concret.

Cette curiosité pour les « Autres » a amené l’artiste à fouiller d’autres champs de recherche et d’expérimentations touchant à ces notions de marginalisation. De l’anthropologie à l’écologie, en passant par la mythologie et la philosophie, sa recherche s’est aussi attachée aux pensées éco-féministes, lieu de croisement des interrogations de l’artiste.

On croise ainsi dans son travail tout à la fois, les figures velues du Yéti, Judith, quelques harpies et sorcières, Toumaï, La Loba, Darwin, Marie Madeleine ou encore la belle Ladie Godiva.

Exposition proposée dans le cadre du CLEA, dispositif mis en place par les villes de Roubaix et Tourcoing, la DRAC Hauts de France, le Rectorat de l’Académie de Lille et la Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale du Nord.

 

 

Roubaix : Métamorphoses d’une ville textile

Le service Ville d’art et d’histoire de la ville de Roubaix vous propose de découvrir ou redécouvrir les transformations de la ville par son histoire textile !

Cette exposition pilotée par la mission Ville d’art et d’histoire est développé en partenariat avec La Manufacture, le musée La Piscine, la Médiathèque, les Archives, l’Office de tourisme, les services de la Direction de la Culture et la DRAC Hauts-de-France.

Dans le cadre de la convention « Ville d’art et d’histoire » signée avec l’Etat en 2001, la Ville de Roubaix s’engage dans l’installation d’un espace permanent d’interprétation du patrimoine et de la ville. Une exposition permanente sur l’histoire textile de la ville est alors proposée comme première étape de ce projet, au service d’une compréhension du territoire, de son histoire et de ses évolutions pour les habitants, les touristes et les familles.

Cette installation doit permettre au visiteur de découvrir l’histoire et le développement de la ville de façon didactique et interactive,  à destination d’un public familial. L’exposition constituera également une introduction à la visite du musée La Manufacture, en préalable à ses visites guidées. Cette exposition a comme objectif de rappeler le contexte particulier dans lequel Roubaix a connu son développement humain et urbain autour de son activité textile, de ses origines à nos jours, et de valoriser les fonds patrimoniaux (par des reproductions) de la Ville afin de permettre au grand public d’en prendre connaissance et de se familiariser avec eux.

Elle est renforcée par un ensemble d’animations : des visites guidées thématiques « tout public », en lien avec les sujets présentés dans l’exposition : des monuments, des quartiers, des personnalités et des périodes de Roubaix. Des ateliers, au sein du musée sont également proposés, à destination du public famille. Deux brochures didactiques, un « Focus » reprenant les contenus de l’exposition et un parcours découverte « Explorateurs » pour le jeune public sont également disponibles.