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17 Août 25
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Laure Prouvost | Lille 3000 Fiesta

Exposition

Laure Prouvost, lauréate du prix Turner en 2013, investit la salle d’exposition avec une installation monumentale immersive où s’entremêlent films, sculptures, tapisseries – de 15 mètres de long – et langage.

Roubaix, une ville emblématique du textile, a connu un essor fulgurant grâce à l’industrialisation du 19ème siècle. Dès le Moyen-Âge, le seigneur Pierre de Roubaix obtient de Charles le Téméraire une charte permettant à la ville de produire « licitement drap de toute laine » (1469). C’est avec la laine que Roubaix forge son identité, tandis que Lille se concentre sur le lin. Ce développement industriel a vu l’émergence de près de 300 usines, donnant vie à de grandes dynasties du textile, telles que les familles Toulemonde, Motte, Pollet, Masurel et Prouvost.

Issu d’une famille de cultivateur liée au textile, c’est en 1851 qu’Amédée Prouvost crée « Le peignage Amédée Prouvost et Cie » avec la famille Lefebvre. Deux générations plus tard, c’est Jean Prouvost qui crée la Lainière en 1911, afin de transformer la matière première en fil. Ainsi nait la marque de laine grand public Pingouin. Passionné d’actualités, il rachète des titres de presse écrite et naissent, entre autres Paris Match et Marie Claire. Et c’est encore deux générations plus tard qu’Evelyne Prouvost fonde le groupe Marie-Claire en 1976.

Aujourd’hui, Laure Prouvost, descendante de cette grande lignée d’entrepreneurs, à cette même passion de l’aventure et de la prise de risque.

Après avoir fait un premier cycle d’étude à l’institut Supérieur d’Arts Saint-Luc Tournai en Belgique, elle traverse la Manche pour continuer son parcours à la Central Saint Martins puis au Goldsmiths College à Londres. Elle s’installe ensuite à Bruxelles où elle ouvre son studio.

Ses inspirations sont multiples et le parallèle avec le territoire textile roubaisien se fait naturellement lorsque que l’on se trouve au cœur de cette tapisserie, illustrée de mots, de langage et d’images. Ces deux pièces en Jacquard monumentales résonnent avec le passé industriel du musée et ses collections de métiers à tisser.

       

Cette installation de Laure Prouvost invite à l’évasion aussi bien géographique que psychologique. Elle figure un endroit abandonné, jonché de déchets au milieu desquels la nature reprend ses droits. On déambule dans un chemin de traverse, ponctué de notes à la poésie absurde, comme des petits tweets manuscrits, gravés dans la toile.

On a l’impression de transgresser l’interdit, en ignorant un signe imaginaire « défense d’entrer ». Comme si l’on traversait un grillage arraché, pour se retrouver de l’autre côté, au milieu de branches arrachées, tessons de verre, morceaux de céramiques, d’objets trouvés, de feuilles de journaux envolées et de fleurs sauvages…

La grande tapisserie, exploit technique de l’entreprise belge Flanders Tapestries, se compose elle-même de fibres naturelles et synthétiques… Le travail de design textile est également remarquable avec une maitrise de la couleur et de l’armure, qui donnent du relief à la pièce.

     

 

Une installation à découvrir à La Manufacture dans le cadre de la 7ème édition de Lille 3000, Fiesta !

INFOS

Installation visible du 22 avril au 17 août 2025
Du mardi au dimanche
De 14h à 18h

Gratuit

Vernissage mardi 22 avril à 18h.

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